La meteo est bonne : NE 10 à 15 Nœuds, Houle NW 0,4m. Nous quittons Gran Tarajal pour Las Palmas. Vu les conditions, nous prévoyons 20h de navigation pour couvrir les 86 miles nautiques que nous annonce le GPS. Nous hésitions sur la route à suivre pour passer le sud de l'île Fuerteventura : soit très au large (10Mn) pour éviter la zone d'accélération du vent, soit plus près de la côte si les conditions nous paraissent bonnes. C'était le cas : les voiliers que nous apercevions de loin portaient toute leur toile, pas de mouton sur l'eau, nous décidons donc de couper au plus court et de nous approcher de la côte. Le seul inconvénient, c'est la dévente presque totale mais de très courte durée lorsque nous passons au sud d'el Pico de la Zara et de las Orejas de Asno. Puis, après un ou deux miles de de tourbillons le vent s'établit au nord et monte tranquillement entre 18 et 25 Nœuds. Ça n'est pas vraiment la zone d'accélération car cette bonne brise ne nous quittera plus jusqu'à Las Palmas. Avec un ris dans la grand voile et 4 tours au génois, le Carriacou ne se sent plus : 7 nœuds, 7,5 même. Si bien que, au lieu d'une arrivée de jour vers 9h du matin, c'est en fait à Minuit que nous approchons du port de Las Palmas. Heureusement la lune est avec nous. Elle est bienvenue car l'entrée est un peu compliquée : Beaucoup de bateaux! Beaucoup de mouvements et une houle qui ne nous lâchera pas jusqu'à la toute petite entrée dans le bassin de la marina. Impossible de reconnaître les amers décrits sur le guide Imray : Plusieurs bateaux de forage pétrolier sont mouillés à proximité de la ville ils ont un énorme derrick illuminé au centre de leur pont, une plate-forme pétrolière est amarrée juste à l'extrémité de la jetée de la Reina Sofia. Lorsqu'on arrive du large, tout ça, la ville, le port et les bateaux, ressemble à une forêt d'arbres de Noël mais ce sont des arbres de quelques milliers de tonnes et certains se déplacent bien plus vite que nous. Grâce au GPS, nous sommes à quai à deux heures du matin. cou-couche panier! Le lendemain, le bureau de la marina nous attribuera une place dans le bassin du club de voile, au sud du bassin principal. Un peu à l'écart mais finalement bien tranquille. Nous y resterons plus de deux semaines. La preuve que la place était bonne... 

De jour, les navires foreurs et les plates-formes sont moins impressionnants que de nuit et surtout plus facilement identifiables. Heureusement, pendant notre séjour à Las Palmas, la nouvelle tombera : les gisements de gaz et de pétrole au large des Canaries sont insuffisants pour l'exploitation. Tout ce matériel n'a plus qu'à plier boutique et à aller faire ses cochonneries ailleurs.   

Déconnectés de la réalité en navigation, tout au plaisir de découvrir une nouvelle île, un nouveau port, un nouvel horizon, nous découvrirons par le journal local l'attentat contre Charlie Hebdo. Atterrés nous resterons plusieurs jours scotchés à l'information, obnubilés par ce qui s'est passé.

Nous sommes partis à la découverte de Las Palmas dans un premier temps en errant un peu au hasard sur nos fidèles destriers et nous avons rapidement trouvé les lieux ou nous trouvions biens ou nous pouvions déambuler sans nous lasser.

Le quartier de Vegueta nous a séduit par sa beauté et et son côté paisible C'est une partie de la vielle ville ou se concentrent les musées, de belles demeures, de beaux espaces piétonniers. C'est dans ce quartier qu se trouve la maison de Colon, Chistophe de son prénom. Par la suite, nous trouverons une autre maison de Colon à San Sebastian de La Gomera. Une maison dans chaque port et peut-être ...

Ces deux magnifiques perroquets sont libres dans la maison de Colon.

Lorsque le gardien porte et caresse le rouge, le bleu, inquiet ou jaloux le poursuit et le menace très "courageusement".

Un plafond de la maison de Colon.

Las Palmas a aussi ses quartiers "de l'autre côté du périf".

L"ouest de Las Palmas est plus conforme à l'image des Canaries : grandes plages, hotels, restaurants, etc.

juste au sud de cette grande plage, La playa de las Canteras, on trouve l'auditorium. Les deux capitales des Canaries ont chacune leur auditorium Celui de Santa Cruz de Tenerife (que vous pouvez voir dans le billet de 2010 concernant cette île) est plus original mais celui-ci n'est pas mal.

Nous n'avons pas testé leur qualité acoustique. Il faudra revenir.;-))

Nous avons trouvé un autre monument sur le playa de las Canteras, plus éphémère que l'auditorium mais qui méritait bien une photo et une petite pièce à l'artiste.

Un peu plus loin vers le nord, nous quittons rapidement la concentration touristique pour passer sur "La Isleta", une presqu'île partiellement accessible. Une gande partie est terrain militaire, fermé au public.

Au départ, nous ne voulions pas nous arrêter à Las Palmas : Trop touristique pensions-nous. Finalement, Nous y sommes bien et nous décidons d'y rester quelques jours. Pour passer le temps, nous nous lançons dans de petits travaux de peinture. La cuisine du bateau a besoin d'un petit coup de propre. 2,5 m2 à repeindre, ça ne devrait pas être trop fatigant...Oui, mais 2,5m2 de peinture fraîche dans 10 M2 habitables, ça n'est pas facile. En plus, des problèmes de compatibilité entre peintures ont empêché la prise. Nous avons du nettoyer un premier essai et recommencer. Au total : 10 jours de chantier avec 1/2 h de travail chaque jour (et encore pas tout les jours)

Et un petit tour au bistrot pendant que ça sèche

Les marchés aux légumes et "à tout ce qui se mange" font partie de nos lieux de prédilection.

Ce jour là, un groupe de tout petits visitait les échoppes.

C'est un peu grâce à notre chantier peinture que nous avons pris le temps de visiter Gran Canaria.

L'aéroport de Gran Canaria est cerné par deux champs d'éoliennes. l'un au sud, l'autre au nord. Plusieurs dizaines de monstres agitent leurs grands bras tout près des radars de l'aviation. Quand on pense au militaires et au aiguilleurs Fançais qui interdisent de telles implantations au prétexte que les éoliennes troublent leurs radars, on est en droit de se poser quelques questions :

Les radars Français auraient-ils développé une hypersensibilité à ces monstres rotatifs?

La sécurité des avions transitant par l'aéroport de Gran Canaria est-elle bien assurée?

la troisième question frise le procès d'intention donc : abstenons-nous.

Les plages de sables ne sont pas très nombreuses sur Gran Canaria. Elles concentrent donc les touristes venus bronzer aux Canaries. Allemands et Anglais en majorité. vous avez vu, plus haut, la première : la playa de las Canteras et voici Las Palomas, tout au sud de l'île. Ne pas visiter par vent d'est si vous n'aimez pas manger du sable.

La météo, sur les îles Canaries et peut-être sur de nombreuses îles montagneuses, est assez simple. Il suffit de regarder au nord, puis au sud avant de décider ou aller passer la journée.

Le parc botanique fait partie des zones arrosées mais il vaut le détour. Bus 26 depuis le centre de Las Palmas jusqu'au campus universitaire puis 10 minutes de marche.

Les couches de laves qui forment les îles sont creusées de ravins impressionnants : los barancos.

Le port aussi nous offre son quota de spectacles

Le bassin dans lequel est amaré Carriacou abrite un club de voile et pas n'importe lequel : le club de voile latine.